Cabinet Comptable Antoine Ghigo

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Étude > Quelques Portraits

Quelques Portraits

1 - Le Lustou : 90 % de fidèles
2 - Le Moulin du prieuré : chambres d’hôtes en Vallée du Loir
3 - Fleurs de soleil : elles poussent à l’ombre des grands
4 - Le Domaine de Saint-Jean-des-Plats : gîte, chambres et tourisme équestre en pays cathare
5 - À Saint-Émilion : tourisme chez le viticulteur
6 - Une île grecque, un couple français, des chambres d’hôtes
7 - Olivier et Alexandra du Mesnil du Buisson : de l'expatriation au Beaujolais !
8 - Une maison dans les Vosges devient gîte rural
9 - Châteaux Country, guide des châteaux français

1 - Le Lustou : 90 % de fidèles

Le Lustou, c'est tout entier l'oeuvre de Francis André. Face au mont du même nom, dans les Hautes-Pyrénées, son Lustou ne désemplit pas. Pas étonnant que l'on soit fidèle, lorsque l'animateur du lieu est capable de vous organiser une « randonnée en Boeing 737 » au-dessus des Pyrénées. Ce défi, il l'a relevé en juillet 1986 en louant deux avions pour quarante minutes : « Ça n'a coûté que 7 300 euros pour l'après-midi, soit environ 15 euros par personne avec un forfait pour les familles ! » Pour Francis André, exceptionnel ne rime pas forcément avec inaccessible. Vingt ans plus tard, ce solide gaillard pyrénéen prend tous les jours ou presque son bâton et ses chaussures de randonnée pour conduire en montagne ses clients. Des touristes fidèles à 90 % à son entreprise. « J’en suis à la troisième génération de clients », commente-t-il. Francis André a été infirmier psychiatrique jusqu'en 1984, ce qui l'aide beaucoup dans ses relations avec ses « locataires ». À l'époque, son camping (ouvert en 1980) marche bien, lorsqu'il décide de construire un gîte de groupes de 440 m2. La construction est évaluée à 245 000 euros. Ne pouvant supporter seul l'investissement, Francis André, aidé par son père et quelques amis, réalise la totalité de l'oeuvre, et atteint son objectif pour moins de 122 000 euros. Le gîte ouvre l'été 1989. Dès la première année, il enregistre quatorze semaines de location. En 1991, le remplissage atteint vingt-quatre semaines (la moyenne régionale étant de seize à dix-huit). En 2006, les six mobil-homes installés à la location sur son camping et son gîte de groupes assurent un taux de remplissage cumulé de vingt-sept semaines par an. Résultat, en 2005, Le Lustou a enregistré un chiffre d'affaires de près de 150 000 euros, contre 40 000 euros en 1996. Pour Francis André, il est clair que la gestion d'un gîte rural représente donc bien plus qu'un complément de revenus !
Ce succès est dû au site calme et à la majesté de la montagne, comme à la qualité des installations. Confort, intimité, mais aussi possibilité de se lier avec les autres locataires (le gîte compte cinq chambres familiales qui au total permettent l’accueil simultané de vingt-neuf personnes) dans les lieux de vie commune. Le Lustou a été soutenu par des organisations régionales. En tant qu'opération pilote, lors de sa création il a bénéficié d'une subvention totale de 32 000 euros en percevant les aides du Feder (Fonds européen de développement régional), de la région et du département. Si son entreprise marche si bien, c'est aussi parce que Francis André a misé sur l'accueil et les animations. Marié depuis 1991 avec Myriam, qui gère la cuisine du Lustou, ils sont respectivement gérant et salariée de la société (ce qui leur a permis d'être labellisés par l'Éducation nationale et Jeunesse et Sports, et de recevoir des enfants en classes vertes ou classes de neige). Enfin, le succès du Lustou, c'est surtout la personnalité de son créateur : «Je crois que quand on est bien avec soi-même, cela rejaillit sur les autres, et moi je me sens totalement épanoui », explique Francis André. En dehors de la centrale de réservations des Gîtes de France, de la Fédération du camping-caravaning, du Routard et du guide Michelin, Le Lustou ne fait aucune publicité. Mais quand le gîte et le couvert sont de qualité, le bouche-à-oreille suffit ! La réussite de Francis André tient aussi à sa capacité de rechercher sans cesse de nouvelles animations et de nouvelles prestations. Outre la randonnée et les soirées musicales organisées chaque samedi soir, le responsable du Lustou n'a pas hésité à investir 50 000 euros dans l'achat de six mobil-homes d'une capacité totale de trente-six personnes, des hébergements très sollicités par les vacanciers l'hiver. Il assure un taux d’occupation de vingt-sept semaines. Son but aujourd'hui : rentabiliser encore ses emplacements de camping aux beaux jours et développer son parc de mobil-homes... « Le marché des gîtes ruraux a de l'avenir, d'autant que les gens aiment de plus en plus se rencontrer et ne pas passer des vacances “dans leur coin” », assure Francis André. À condition toutefois de ne pas proposer de l'hébergement sec. Plus que jamais, il faut miser sur la qualité des prestations et l'animation afin de fidéliser la clientèle. En effet, le marché a changé : les groupes constitués comme il en a connu au cours des vingt dernières années sont en diminution sensible, place à l’individuel, à l’accueil personnalisé. Plus qu’un propriétaire de camping et grand gîte de groupes, Francis André est d’abord une personnalité hors du commun. Il consacre toutes ses journées à ses relations avec les clients, des amis pour la plupart. Et son génie relationnel le récompense bien. Coup sur coup il est passé au 13-heures de TF1 en 2003 et en 2004 : « Quand tu passes au journal de JeanPierre Pernaut, tu ne manges pas de l’après-midi ! », déclare-t-il en précisant que 300 appels téléphoniques ont suivi chaque reportage !

2 - Le Moulin du prieuré : chambres d’hôtes en Vallée du Loir

Dans un ancien moulin à eau du xviiie siècle, situé entre Tours et Le Mans, au coeur de la Vallée du Loir, Marie-Claire, Martin et leurs quatre enfants vivent et animent Le Moulin du prieuré qu’ils ont racheté et aménagé en chambres d’hôtes en 1997. Marie-Claire a commencé sa carrière dans l’hôtellerie et la restauration en 1983. Elle y a travaillé une dizaine d’années avant de s’installer pour donner des cours en Grande-Bretagne. À son retour du Royaume-Uni, sa famille s’est agrandie et il lui paraissait difficile de concilier la vie de famille avec son métier. Après une formation en Pays de la Loire, elle a acheté avec son mari, Martin, un moulin à eau. Elle y aménage deux chambres d’hôtes et commence une activité d’accueil en 1997. Une suite familiale autorisant l’accueil de six personnes dont quatre enfants a enrichi le site, puis une piscine en 2003 avant une dernière extension un an plus tard, qui a consisté à créer deux chambres indépendantes avec salles de bains, équipées d’un salon. Confort garanti pour tous avec un lecteur DVD, une bibliothèque avec livres en français et anglais, des jouets et jeux. Le Moulin du prieuré n’est pas une occupation saisonnière pour Marie-Claire : en 2005, elle a travaillé trois cent cinquante jours dans l’année ! Marie-Claire n’a pas le temps de s’ennuyer entre sa vie de mère de famille, la gestion du site, les relations avec les clients, la préparation des petits déjeuners et les week-ends à thème qu’elle organise. Ses clients proviennent pour une grande partie du Royaume-Uni (50 %), pour un quart de Belgique et un quart de France. Bien que membre du réseau national Gîtes de France, le site du Moulin du prieuré assure sa propre promotion via des relations presse ou des actions publicitaires dans des guides comme l’éditeur britannique Alastair Sawdays et en partenariat avec le territoire de la Vallée du Loir. Son site Web est son premier pourvoyeur de relations, mais il ne suffirait pas sans la marque Gîtes de France ni l’investissement personnel et l’endurance de Marie-Claire : « Il est vrai qu’ayant habité cinq ans en Grande-Bretagne, nous comprenons les attentes des clients britanniques. » Marie-Claire considère avoir atteint une forme d’équilibre au regard du positionnement de son affaire : « Le plus important, indique-t-elle, c’est de savoir qui on est, ce qu’on veut, ce qu’on peut, et avec quels publics on se sent bien. En hiver, j’ai beaucoup de plaisir à recevoir la clientèle d’affaires, je garde ainsi le contact avec le monde de l’entreprise ; alors qu’aux beaux jours, l’arrivée des Britanniques me procure bien des satisfactions. » Pour diriger son activité, elle s’est appuyée sur une petite équipe de deux emplois saisonniers à temps partiel et d’un jardinier, et depuis septembre 2005, a quitté son statut de micro-entreprise en BIC pour s’installer en TNS (travailleur non salarié). De fait, pour mieux contrôler les postes de dépenses et l’efficacité de son activité, pour pouvoir s’offrir également une rémunération, ce qu’elle ne faisait pas jusqu’alors, elle s’active seule. Son mari travaille à l’extérieur mais il n’intervient pas dans le développement du site, sauf pour des animations le week-end autour des produits à thèmes gastronomiques et oenologiques.

3 - Fleurs de soleil : elles poussent à l’ombre des grands

Henri Bouvant est le président du jeune réseau Fleurs de soleil, né en 1997 à Aix-en-Provence, et qui essaie de se tailler une place entre Gîtes de France et Clévacances. « On s’adresse à des propriétaires pratiquant l’accueil sans aucune exclusive territoriale. On peut avoir des chambres d’hôtes en ville. » Ancien acteur du réseau Café Couette qui a sombré à la fin des années 1990, Henri Bouvant revendique une stricte place d’animation par la qualité et par la mise en relation. « On ne fait pas de commercialisation, nous n’avons pas de centrale de réservations. Nous sommes organisés en association. » Selon lui, les adhérents, au nombre de 450, optent pour le label de qualité porté par la marque et pour la mise en relation avec des touristes avec lesquels ils contractualisent de manière indépendante. Fleurs de soleil anime un site Internet et édite un catalogue papier à 7 000 exemplaires vendus en librairies et en kiosques. « On a une démarche qualité, du coup on s’interdit des relations commerciales pour conserver notre liberté et notre légitimité. De surcroît, la chambre d’hôtes se prête assez mal à la réservation spontanée. Les adhérents souhaitent avoir la maîtrise de leur public, et connaître à l’avance les clients qu’ils vont recevoir. »
La recherche de la qualité est donc le fil rouge de l’association : « On ne veut pas dépasser cinq chambres d’hôtes par habitant pour garantir un bon niveau de prestations. On est plutôt au niveau des 3 et 4 épis. Une qualité plus homogène et plus élevée du point de vue du logement. » Comment devenir membre de l’association ? En s’engageant dans une procédure d’évaluation de la qualité de vos prestations, qui passe par une visite initiale et un suivi de la qualité soumis à la certification Iso 9001. « C’est un suivi sur la base des opinions des visiteurs », ajoute Henri Bouvant. Une commission examine les conditions d’agrément et le renouvelle ou pas chaque année. En 2006, une dizaine de dossiers litigieux ont été instruits à l’encontre de membres. L’adhésion à Fleurs de soleil coûte 200 euros par an. Le réseau s’est créé sans publicité, par des praticiens, observe Henri Bouvant : « La chambre d’hôtes a bien changé. Les gens qui s’installent l’envisagent de manière complémentaire et subsidiaire. Il s’agit souvent de gens à la retraite qui continuent à avoir une vie sociale. »

4 - Le Domaine de Saint-Jean-des-Plats : gîte, chambres et tourisme équestre en pays cathare

Entre Toulouse et Carcassonne, dans le Lauragais, Thierry et Aline de Francqueville viennent d’aménager le Domaine de Saint-Jean-des-Plats, à Castelnaudary. « Nous venons d'ouvrir un gîte de sept personnes dans l'ancien logement des grooms entièrement restauré. Ce gîte se situe dans les dépendances du château que nous habitons à l'année avec nos huit enfants. » Le gîte comporte un grand séjour, une cuisine, trois chambres dont une avec un lit de 160 et deux avec lit de 90 ainsi que deux salles de bains, pour une surface totale de 150 m2. Les prix évoluent entre 980 euros la semaine de juin à septembre, ménage fin de séjour compris, et 780 euros entre octobre et mai. En chambre d’hôtes, les prix sont compris entre 65 euros la chambre (petit déjeuner compris), 100 euros les deux chambres, 130 euros les trois. Possibilité de baby-sitting, ce qui est en général très apprécié par les parents en vacances. « Nous commercialisons via notre site, nos plaquettes et par un regroupement de propriétaires géré par un couple de Britanniques. Ceci nous permet d’accéder au marché anglais », ajoute Aline de Francqueville. Cette activité d’accueil touristique a été envisagée afin d’aider à amortir les coûts d’entretien du patrimoine. Le positionnement est clairement haut de gamme. En outre, le domaine bénéficie d'installations équestres de qualité avec une piste d’entraînement à la carrière Taubin-Clément et de grands boxes qui accueillent des amateurs de tourisme équestre avec leurs chevaux.

5 - À Saint-Émilion : tourisme chez le viticulteur

Pierre Choukroun allie son intérêt pour l’accueil touristique et sa passion pour le vin. Il dirige Les Logis du Roy, une ensemble de trois suites, qu’il a créées à Saint-Émilion en Gironde. Ce viticulteur-hébergeur, comme il se définit lui-même, a adopté le label régional Bacchus, créé par Gîtes de France Gironde en 1996, et étendu désormais à l’Aquitaine (une quarantaine de sites labellisés).
« Il faut être professionnel sur les deux tableaux du vin et du tourisme, indique Pierre Choukroun. Mes clients sont des amateurs de vin, ils viennent chercher du rêve et toucher les barriques. » Le viticulteur conduit donc ses touristes au chai et dans les vignes. Il leur explique comment il fait du vin sur ses deux microvignobles (0,5 ha à Pomerol et autant à Saint-Émilion).
Il a commencé par un gîte rural à Pomerol en 1999, puis en 2001 il a acheté un immeuble dans Saint-Émilion. En 2006, il a cédé son gîte de Pomerol et l’une de ses trois propriétés pour se recentrer sur ses deux microvignobles à forte valeur ajoutée et sur son immeuble à suites. « Je fais du confidentiel, de la haute couture », relève cet acteur du tourisme rural. Évidemment, le moment le plus chaud de l’année, pour lui, c’est le mois de septembre, quand il doit conjuguer l’accueil et les vendanges. Car Pierre Choukroun ne travaille qu’avec son épouse. Ses trois suites sont aménagées dans un bâtiment de caractère du xviiie siècle, tout en pierre, dans le village de Saint-Émilion, dont on dit qu’il accueille 1 million de visiteurs par an. Chaque suite, d’une surface d’environ 55 m2, est indépendante car elle occupe un niveau. Au total, l’ensemble peut accueillir jusqu’à douze personnes. Dans chaque suite, on découvre un salon-séjour, une télévision couleur câblée, une chaîne hi-fi, un téléphone, un coin-repas, une cuisine indépendante tout équipée, une chambre avec un lit de 160, une salle d’eau avec une cabine de douche hydrojet, un lave-linge séchant et une climatisation dans la suite « impériale » au 3e étage, avec vue sur les vignes de Saint-Émilion. Son activité est en progression depuis quatre ans. Il a réalisé un taux d’occupation de 30 % sur l’année avec des curiosités : une meilleure occupation en mai 2005 (93 nuits) qu’en août (62). Son système de suites fonctionne en quasi-autonomie : les touristes disposent chacun d’une cuisine, qui leur permet de se préparer leur petit déjeuner. Pierre n’a plus qu’à déposer le pain et les viennoiseries. 80 % de son public est étranger (Anglo-Saxons principalement). Sa commercialisation s’effectue à 100 % par le Web et, généralement, chaque touriste achète une ou deux bouteilles de vin, parfois plus.

6 - Une île grecque, un couple français, des chambres d’hôtes

Jacques et Laure animent les chambres d’hôtes Psilalonia sur l’île de Léros en Grèce. Pourquoi aller vivre sur une île grecque ? « C’est un vieux rêve d’étudiant qui a pris plus de consistance après une vie professionnelle agitée. De plus, nous avons un enfant de 9 ans que nous ne souhaitions pas élever dans l’univers parisien », indique Jacques avant d’ajouter : « Vivre sur une île de 8 500 habitants risquait d’être un peu ennuyeux, même si nous voyageons assez fréquemment. Donc l’idée des chambres d’hôtes pour élargir le champ restreint de nos contacts s’est imposée. » Un voyage de prospection effectué dans le Dodécanèse, il y a dix ans, leur a donné le coup de foudre pour Léros : « Nous avons acheté une ferme en ruine sur un terrain de plus d’un hectare et avons eu la chance de rencontrer un architecte qui vit pour moitié à Athènes et à Léros, parlant français, ayant très envie de développer la rénovation et la construction traditionnelles en pierre. » Un an après, la maison et les chambres étaient prêtes. Le déménagement s’est fait après avoir acheté en France l’essentiel de l’équipement de la maison, car il y avait peu de choix sur l’île. « Nous avons aussi fait venir des meubles de Chine, pays dans lequel nous avons des relations de travail. » Le bouche-à-oreille a amené les premiers hôtes, puis un site Web et des annonces publicitaires dans Libération ont fait le reste. « Le concept chambres d’hôtes à la française est très peu développé en Grèce qui, malheureusement a surtout créé un tourisme de masse. Les bed & breakfast sont peu attractifs, n’ont aucun charme, mais sont bon marché. » Les clients sont souvent des Français. Le site est presque toujours complet en juillet et août, mais remplir avant et après saison est plus difficile. C’est dommage car il s’agit des meilleures périodes pour visiter la Grèce. « Nous n’attendions aucune rentabilité, surtout pas en terme de retour sur investissement. Le coût du site, des annonces, des assurances, de l’impôt forfaitaire, de l’entretien, des petits déjeuners…, tout cela conduit à un résultat d’exploitation quasi nul », indique le couple. Il faudrait une dizaine de chambres, contre trois aujourd’hui, pour développer l’affaire, mais Jacques et Laure estiment qu’ils s’éloigneraient de leur quête de sérénité et des attentes de leurs clients.

7 - Olivier et Alexandra du Mesnil du Buisson : de l'expatriation au Beaujolais !

Olivier et Alexandra du Mesnil du Buisson se sont lancés dans l'aventure en août 1997. Expatrié depuis de nombreuses années, Olivier, alors âgé de 43 ans, travaillait pour Pernod-Ricard à l'export et souhaitait revenir en France pour y vivre, mais également pour renouer avec son goût de la liberté et de l'indépendance. Sa femme, Alexandra, est américaine et partage son envie. « Une chose est certaine : ceux qui souhaitent se lancer dans ce genre d'aventure, s'ils le font à deux, doivent avoir un couple très solide, estime Olivier. Au moment de l'acquisition, nous habitions aux États-Unis, et je cherchais depuis quelque temps... Je voulais une demeure, avec des vignes autour. Ainsi, lors d'un voyage en France, j'ai visité le château de Longsard : ce fut le coup de foudre, se souvient-il. Ce château, qui est en fait une gentilhommière, datant de 1760, m'a tout de suite conquis pour plusieurs raisons : il respecte la tradition, car lors des différentes rénovations il n'a pas été abîmé ; devant, il y a un beau jardin à la française, et derrière s'étendent des vignes. Bref, il est doté, à mon sens, d'un potentiel extraordinaire. » Cinq ans après, même s'ils ont traversé des crises, financières notamment, Olivier et Alexandra sont toujours sous le charme de leur demeure. Son développement est fondé sur différents axes : les chambres d'hôtes, les séminaires, les réceptions et les vignes. « Nous avons cinq chambres d'hôtes. Chaque chambre a bien sûr sa salle de bains et est meublée dans le style de notre maison. Nous souhaitons que nos hôtes se sentent chez eux. Lorsqu'ils sont assez nombreux, nous proposons une table d'hôtes. Nous proposons également d'organiser des mariages dans un caveau, situé hors de l'enceinte du château. Le plus souvent, les cinq chambres sont louées par les invités. Les sociétés de la région commencent à connaître notre adresse et mettent sur pied des séminaires d'une trentaine de personnes maximum. Enfin, les vignes : à l'usage, j'ai constaté qu'elles n'étaient pas rentables, voire qu'elles croquaient mes économies : je viens de les échanger contre une ferme qui empiétait sur mes terres, et qui appartenait à l’un de mes voisins. Le voisin est content, et moi également. »
À terme, Olivier et Alexandra veulent mettre l'accent sur les séminaires, notamment en aménageant la ferme qu'ils viennent de récupérer. Ils continueront, bien sûr, les mariages et les chambres d'hôtes, mais chaque pôle aura à peu près la même importance, alors qu'aujourd'hui les chambres d'hôtes dominent. Leur clientèle « hôtes » est à 95 % étrangère : nord-américaine, britannique et d'Europe du Nord. Ils restent deux ou trois nuits généralement, et en profitent pour visiter la région. Internet les a considérablement aidés, notamment des sites comme Châteaux & Country, Special Places to Stay... ainsi que le bouche-à-oreille.
Même si parfois les fins de mois ne sont pas simples, ils sont tous les deux optimistes. Leurs conseils pour se lancer : il faut avoir de grosses économies ; il faut réfléchir à la situation géographique, qui est stratégique ; il faut être accueillant et savoir s'investir personnellement. Ils font tout eux-mêmes. En 2001, ils réalisaient un chiffre d'affaires de 153 000 euros, après avoir investi au départ 1,3 million d'euros, soit une rentabilité de 12 à 13 %… ce qui est satisfaisant, en dépit de lourdes mensualités (4 500 euros environ). En 2006, ils poursuivent sur leur lancée. Après avoir abandonné la production de vin, ils envisagent de renforcer le tourisme en étudiant la création d’une résidence hôtelière. En 2005, ils ont réalisé 800 nuitées, ce qui signifie un taux d’occupation assez faible, mais les prix se tiennent bien puisqu’il en coûte environ 170 euros la nuit, dîner compris pour deux personnes. Le site est désormais cité dans le Michelin des chambres d’hôtes et dans le guide Hachette des 95 châteaux à prix doux.

8 - Une maison dans les Vosges devient gîte rural

« À la suite d'un partage de famille, j'ai récupéré, il y a quelques années, une petite maison dans le village de Fougerolles, en Haute-Saône, à la limite des Vosges. Après quelque temps de réflexion, nous avons décidé, avec ma femme, de la rénover pour en faire un gîte rural, et non de la louer à l'année. Nous-mêmes, lorsque nous partons en vacances, nous louons souvent des gîtes, donc nous savons ce que signifie une mauvaise prestation. Nous avons débuté notre nouvelle aventure en réalisant de gros travaux pour un montant de 19 000 euros environ », nous raconte Pierre Villemin, 41 ans, pépiniériste à Fougerolles. Il a fait beaucoup de choses lui-même dans sa maison, et sa femme gère le quotidien (entretien, location...). Son gîte est classé 3 épis, et selon lui, il aurait pu être classé 4 si la maison n'avait pas été traditionnelle. Depuis mai 2001, le gîte est « opérationnel ». La première année, il a été loué dix semaines, dont huit l'été. La période estivale ne pose aucun problème, le plus délicat étant d'arriver à le remplir à Pâques, mais surtout à Noël, à la Toussaint et en février. « À raison de dix semaines de location par an, il nous faudra pas mal d'années pour le rentabiliser, soupire Pierre Villemin. Pour une semaine, nous le louons 470 euros en haute saison, et 340 euros en basse saison. Le guide Bertrand nous amène beaucoup de clients. » Depuis 2006, des prix week-end sont proposés.

9 - Châteaux Country, guide des châteaux français

Châteaux Country est une sarl créée en 1999 pour valoriser l’offre touristique des châteaux français. Il s’agit d’un portail Web qui fonctionne grâce à l’adhésion des propriétaires de château. Ce portail effectue la mise en relation avec les touristes et ça marche ! En mars 2006, le site a accueilli 151 000 visiteurs dont 75 % d’étrangers. Parmi eux, principalement des Américains (41 %), des Britanniques, des Belges, des Néerlandais, des Australiens, des Néo-zélandais, des Italiens, Suisses et Allemands. Le nombre d’adhérents prospère et leur fidélité semble acquise : 776 propriétaires de château assurent ainsi la promotion de leur site. Cette entreprise ne se substitue pas aux propriétaires qui commercialisent en direct. Châteaux Country n’est donc pas une agence de voyages. Sa rémunération, elle l’obtient par les services promotionnels qu’elle vend à ses adhérents en dirigeant vers eux un trafic sans cesse grandissant de prospects sur le Web. Les coûts d’adhésion sont accessibles : 250 euros pour des chambres d’hôtes, 400 euros pour des gîtes, avec une remise de 25 % la première année. Les adhérents sont audités afin de garantir un bon niveau de prestations : d’abord par un entretien téléphonique, éventuellement par une visite sur place, puis par la mise au point d’un dossier photographique et par des enquêtes post-séjours réalisées de manière aléatoire auprès de clients. L’offre proposée flirte avec le haut de gamme ou l’atteint : selon la directrice du site, 70 % des châteaux ont une piscine. L’internaute choisit son hébergement en fonction de ses goûts. Il a à sa disposition des possibilités de réservation de séjours et week-ends via une recherche géographique, multicritères, alphabétique et par département.



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